MAC INTOSH

Publié le par Transputer Enhanced Correlator

Le projet Macintosh

Le projet Macintosh naquit début 1979 avec Jef Raskin, qui envisagea un ordinateur facile à utiliser et peu cher pour le grand public. Ses idées furent répertoriées dans Le Livre du Macintosh.

Une partie de l'équipe originale du projet Macintosh.De gauche à droite : George Crow, Joanna Hoffman, Burrell Smith, Andy Hertzfeld, Bill Atkinson, Jerry Mannock
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Une partie de l'équipe originale du projet Macintosh.
De gauche à droite : George Crow, Joanna Hoffman, Burrell Smith, Andy Hertzfeld, Bill Atkinson, Jerry Mannock

En décembre 1979, Jef Raskin fut autorisé à lancer le projet Macintosh et se mit en particulier à la recherche d’un ingénieur qui soit capable de réaliser un premier prototype. Bill Atkinson, un membre du projet Lisa, lui présenta Burrell Smith, un technicien qui venait d’être recruté la même année. Selon certaines sources, Bill Atkinson aurait dit à Jef Raskin : « Jef, voici Burrell. Il est le gars qui va réaliser le Macintosh pour toi. »

Jef Raskin demanda à Burrel Smith de réaliser un ordinateur qui puisse être commercialisé à 500 $. Son premier prototype embarquait 64 Ko de mémoire, utilisait le peu puissant microprocesseur 6809E de Motorola, et avait un affichage de 256 par 256 pixels en noir et blanc. c’est alors que Bud Tribble, un programmeur sur le Macintosh, eut l’idée d’adapter les programmes graphiques du Lisa pour les faire tourner sur le Macintosh. Il demanda aussi s’il était possible d’intégrer le processeur Motorola 68000 du Lisa dans le Macintosh tout en maintenant un faible coût de production. Dès décembre 1980, Burrell Smith mit au point une carte qui embarquait non seulement un processeur 68000, mais qui de plus le faisait tourner à une fréquence de 8 MHz au lieu de 5 MHz. Ce deuxième prototype avait aussi un affichage de 384 par 256 pixels. Cette machine utilisait moins de contrôleurs mémoire que le Lisa, ce qui la rendait bien moins chère à fabriquer.

Le concept innovant du Macintosh attira l’attention de Steve Jobs, qui quitta le projet Lisa pour se concentrer avec son équipe sur le projet Macintosh. En janvier 1981, il prit la direction du projet, forçant Jef Raskin à le quitter.

Steve Jobs avait visité les locaux de développement de Xerox PARC en décembre 1979, soit trois mois avant le lancement des projets Lisa et Macintosh. Ayant appris que Xerox développait une technologie d’interface graphique, il avait négocié cette visite en échange de stock option Apple. Il est indéniable que cette visite influença grandement Steve Jobs pour le développement du Lisa et du Macintosh.

Le Macintosh

Le Macintosh fut finalement lancé le 24 janvier 1984, avec la célèbre publicité 1984 diffusée lors du troisième quart-temps du Super Bowl (championnat mondial de football américain). Réalisée par Ridley Scott, cette publicité décrivait un monde orwellien enchaîné par la technologie IBM et libéré par l’arrivée d’une nouvelle machine : le Macintosh. Élément de suspense : le produit n’y était pas montré !

Commercialisé à un prix de 2 495 $, le Macintosh avait 128 ko de mémoire (d’où le nom Macintosh 128K) et tournait sur un nouveau système d’exploitation, Mac OS (une grande partie était enregistrée en ROM) et un lecteur de disquette 3,5 pouces. Apple prit soin de préciser que ces 128 Ko de RAM étaient épaulés par 64 Ko de ROM contenant les bibliothèques indispensables à son fonctionnement, ce qui en faisait «  une machine à 196 Ko ». Lors de sa présentation, Steve Jobs disposait d’un prototype du futur Macintosh 512k mais qu’il présenta comme le Macintosh 128k.

Il reçut un accueil enthousiaste, mais sa mémoire limitée et son absence initiale de disque dur limitèrent son implantation. La machine n’étant utilisable qu’à travers son interface graphique, tous les programmes devaient être complètement repensés, et les outils de développement étaient pratiquement absents. Cela rebuta plusieurs développeurs de logiciels, mais pas Microsoft, qui développa Word, un traitement de texte WYSIWYG, ainsi qu’un nouveau tableur, Excel, qui tirait parti des polices typographiques. La première version alpha de Windows naquit sur un prototype du Macintosh offert gracieusement par Steve Jobs à Bill Gates, lequel aurait dit, en le voyant «  De toutes les machines que j'ai vues, le Macintosh est le seul qui dégage une certaine originalité », s’attirant ainsi (temporairement) les faveurs des fans de la Pomme.

Vers la fin de l’année 1984, les ventes chutèrent : la faible évolutivité de la machine (pour brancher un disque dur externe notamment, mais surtout par sa faible quantité de mémoire) avaient eu un écho dans la presse, y compris non-informatique. 128 ko de mémoire paraissaient énormes lors de la disponibilité du Mac en mars 1984, mais la technologie (y compris pour les IBM PC) avait rapidement fait augmenter les standards.

Apple Computer lança alors le Macintosh 512K, une évolution du Macintosh original avec 512 ko de mémoire.

La famille s’élargit : l’ère des Macintosh 68k

À partir de 1986 les nouveaux modèles se succédèrent à un rythme plus soutenu. En janvier 1986 sort le Macintosh Plus, qui vise à corriger le plus gros défaut des deux premiers Macintosh : le manque d’évolutivité. Il intègre ainsi quatre emplacements mémoire lui permettant d’embarquer jusqu’à 4 Mo de mémoire, ainsi qu’un port SCSI standard. Un peu plus tard sort le Macintosh 512Ke, petite évolution du Macintosh 512K, et qui forme l’entrée de la gamme.

En mars 1987 Apple Computer introduit le Macintosh II. Très haut de gamme (4000 $ à son lancement), celui-ci incarne l’évolutivité ultime. Il est le premier Macintosh qui n’est pas tout-en-un et offre 8 emplacements mémoire, 6 slots NuBus et deux emplacements interne pour disque dur. Il est aussi plus puissant avec son processeur 68020 cadencé à 16 MHz. En même temps sort le Macintosh SE qui va se positionner au dessus du Macintosh Plus dans la gamme compacte (à écran intégré). Tout deux disposent d’une nouvelle version de Mac OS : le Système 2.

Désormais Apple Computer dispose d’une gamme d’ordinateur complète et crédible et les ventes redécollent avec plus de 50 000 unités vendues par mois. Tout le monde pensait alors que le Macintosh allait l’emporter sur les PC d’IBM et le tout nouveau Windows. Mais au début des années 1990 les clones PC saturèrent le marché et Apple Computer se trouva la seule société à faire des Macintosh. Depuis cette époque les Macintosh n’ont plus réussi à reprendre l’avantage sur les compatibles PC.

La gamme Macintosh continue à évoluer et à gagner en puissance, en adoptant les processeurs Motorola 68030 puis 68040. En bas de gamme apparurent les Macintosh Classic et les Macintosh LC, les dérivés du Macintosh II (IIx, IIcx, IIci, IIsi, IIfx ...) formant le haut de gamme jusqu’en 1991. Fin 1991 apparaissent les Macintosh Quadra, les premiers Macintosh au format tour, destinés aux professionnels. Très évolutifs et dotés d’un processeur Motorola 68040 très puissants, ils reléguèrent les Macintosh II en moyenne gamme. Dans les années 1992-1993 les Macintosh LC furent très populaires grâce à leur prix très compétitif (750 $ pour un LC III à sa sortie). En septembre 1992, Apple Computer lance la famille Performa pour le grand public. Ce sont au début des Classic ou des LC vendus avec des moniteurs, à des prix réduits. En 1993 est lancée la famille Centris, des modèles de milieu de gamme à base de 68040.

Parallèlement aux Macintosh de bureau, Apple Computer sortit des ordinateurs portables. La première tentative fut le Macintosh Portable, sorti en 1989, mais, pesant plus de 7 kg, il ne connu pas le succès. Les premiers Macintosh vraiment portables furent les PowerBook, lancé en 1991. Il connurent d’emblée un grand succès, grâce à leur caractère novateur : il intégraient un trackpad (contrairement à ses concurrents qui utilisaient un trackball) et, subtil détail, le clavier était positionné du côté de l’écran, laissant de la place sur le devant pour reposer les poignets (alors que tous les portables PC de cette époque plaçaient tous le clavier le plus proche possible de l’utilisateur).

Depuis 1994 : les Macintosh PowerPC

Au début des années 1990, l’alliance Apple Computer-IBM-Motorola annonça la série de processeurs PowerPC à architecture RISC.

Les premiers Macintosh à base de PowerPC furent les Power Macintosh 6100, 7100, 8100 sortis en 1994. Cela fut une révolution majeure des Macintosh : en terme de performance, le Power Macintosh 6100 à base de PowerPC 601 d’entrée de gamme était plus rapide que le plus puissant des Macintosh 68k ! En contrepartie, du fait de l’incompatibilité entre les processeurs PowerPC et 68000, toutes les applications Macintosh durent être réécrites, y compris le système d’exploitation. Les anciennes applications fonctionnaient sur les Power Macintosh par l’intermédiaire d’un émulateur.

Dès 1995, toute la gamme de bureau Apple Computer fut composée de machine à processeur PowerPC. Jusqu’en 1997, la gamme Macintosh était composée comme suit : les Performa et les Power Macintosh des séries 4000, 5000 et 6000 pour la gamme grand public (dotés d’un écran), les Power Macintosh 7xxx en milieu de gamme, les Power Macintosh 8xxx destinés aux professionnels du son et de la vidéo et les Power Macintosh 9xxx très évolutifs en haut de gamme.

Les PowerBook ne passèrent au PowerPC que fin 1995, avec le PowerBook 5300. Mais cette sortie était encore trop anticipée et le PowerBook 5300 connut de nombreux problèmes techniques. Seuls trois autres PowerBook virent le jour avant le passage au PowerPC G3 : les PowerBook 1400, 2400 et 3400c.

À partir de 1995, pour contrecarrer la perte de part de marché, Apple Computer autorisa d’autres sociétés, comme Umax ou PowerComputing à fabriquer des Macintosh. Ces Macintosh sont surnommés les clones. Apple Computer est à cette période au plus bas et est sur le point de disparaître. Les clones furent interdits par Apple Computer à la sortie du G3.

Fin 1997 sortent les premiers Macintosh à base de PowerPC G3. Les performances font un nouveau bond en avant et les PowerPC 603 et 604 sont rapidement abandonnés dans la gamme Macintosh. Cela ne suffit pas à reprendre des parts de marché mais permet à Apple Computer de survivre.

Mais c’est à partir de 1998 que les ventes reprennent, grâce à la sortie de l’iMac. Plus de 6 millions d’iMac se vendent jusqu’en 2001. La mode colorée de l’iMac déteint sur le reste de la gamme Macintosh : en 1999 sortent les Power Mac Bleu et Blanc (au boîtier translucide), puis les PowerBook se parent d’un boîtier tout en rondeurs. En 1999 sort l’iBook palourde coloré. Le carré magique est complété : dans la gamme de bureau, l’iMac pour le grand public et le Power Mac pour les professionnels, et dans la gamme portable, l’iBook pour le grand public et le PowerBook pour les professionnels.

En 1999 les Power Mac passent au processeur PowerPC G4. Celui-ci n’apporte à la plupart des applications qu’un faible gain en puissance (à moins qu’elles soient réécrites pour tirer parti d’un jeu d’instructions spécifiques) et est marqué par les difficultés de production par Motorola.

En avril 2001, le Macintosh subit une seconde révolution (après le passage au PowerPC), cette fois ci dans son système d’exploitation, avec le passage à Mac OS X, basé sur un noyau UNIX dérivé de BSD.

La même année, Apple Computer lance le PowerBook G4. Celui-ci signe la fin des Mac au design coloré et arrondi : totalement en titane, il se veut très sobre et d’un aspect plus professionnel. l’iBook se pare lui d’une coque toute blanche, caractéristique de tous les futurs Mac grand public. En 2002 sort l’iMac G4, doté d’un écran plat. Il est suivi par l’eMac G4, destiné au bas de la gamme grand public. La même année, Apple Computer commercialise parallèlement un serveur en rack 1U : le Xserve.

Dans les années 2001-2002-2003, à cause des déboires de production du G4, les Mac sont quelque peu dépassés en terme de puissance par les PC : le G4 ne peut suivre l’infernale montée en fréquence initiée par Intel et seuls les professionnels ayant besoin de calculs spécifiques peuvent tirer avantage des processeurs G4. Cela causa une chute des parts de marché d’Apple Computer sur le marché grand public ces années là.

En 2003 le Power Mac G5 sort, et ramène les Mac dans la course à la puissance. Basé autour du processeur PowerPC 970 d’IBM à architecture 64 bits et innovant, le Power Mac G5 trace un avenir plus clair au Mac. Depuis septembre 2004, les iMac ont à leur tour adopté le processeur G5. Hélas, la promesse qu'IBM avait faite à Steve Jobs et Apple ne sera jamais tenue, et, plus de 2 ans après leur première apparition, les G5 fabriqués par IBM n'atteignent toujours pas la fréquence tant espérée de 3GHz.

2006 : Les MacIntel

Article détaillé : Passage de Apple vers Intel.

Déçu par IBM, Steve Jobs annonce, le 6 juin 2005 à la conférence d’Apple Computer de la WWDC, le passage progressif de toute la gamme Macintosh vers les processeurs Intel, abandonnant ainsi IBM et Freescale. La justification donnée par Apple Computer est qu’IBM n’est plus capable de faire évoluer son G5. La décision d’abandonner l’architecture PowerPC paraît paradoxale car elle survient à un moment où l’industrie accorde un regain d’intérêt pour le PowerPC d’IBM : Sony l’a choisi son nouveau processeur Cell pour la console PlayStation 3, et les futures Nintendo Revolution et Xbox 360 utiliseront une évolution du G5. En fait, Apple est actuellement le principal acheteur de tels processeurs, et est donc un client privilégié ; avec ces nouveaux clients, Apple ne représenterait au mieux que 10 % des achats de PowerPC.

La transition vers Intel est facilitée grace à Xcode 2.1, capable de compiler en Universal Binaries, applications capables de fonctionner sur les deux architectures, et Rosetta, un émulateur PPC.

La transition a commencé en janvier 2006 avec des nouveaux iMac et le lancement des MacBook Pro disponible en fevrier et devrait être complètement achevée fin 2006.

Remarquons toutefois que Mactel (ou encore Macintel) n’est qu’un surnom, Apple n’ayant jamais appelé ses anciens ordinateurs Macorola ou Macibm. Même si Apple a breveté le nom « Mactel », ce n’est sûrement pas pour l’utiliser mais plutôt pour éviter qu’il soit détourné par une autre société.

Publié dans transputer

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